Pour la suite de mon voyage au Costa Rica, j’ai décidé de suivre quasi-aveuglement les conseils de Aude et Bertrand, les fondateurs de Eko Junto. Ils avaient visé juste avec Puerto Viejo et le parc national de Manzanillo, j’ai donc poursuivi ma route en remontant la Côte Caraïbe. Tous les ingrédients étaient présents pour de nouvelles aventures : du danger, de l’action et des changemakers à la pointe !

Welcome to the Jungle… tropicale et humide !
Le Parc National de Tortuguero était ma nouvelle destination. Ce qui rend ce lieu si mystique, c’est qu’il est impossible de s’y rendre par la route. Plus de 3 heures de lancha, petit bateau à fond plat, sont nécessaires pour traverser le canal depuis Puerto Limon, le plus grand port du pays. Il est fortement déconseillé de faire le trajet à la nage car cette zone est truffée de crocodiles. Selon les dires du capitaine de la lancha, leur menu préféré, c’est la viande de touristes…

Arrivé sain et sauf à destination, j’ai réservé ma place pour une visite de la Réserve Naturelle en pirogue. Le rendez-vous était à 5h30 du matin, l’heure où la faune de Tortuguero est la plus active. Elle oui, moi pas vraiment ! Pour rendre l’expérience encore plus authentique, une pluie tropicale s’est abattue sur le parc alors que nous embarquions. J’avais prévu le coup et je m’étais paré de mon fidèle costume d’aventurier : maillot de bain / claquettes. Jamais pris au dépourvu ! Heureusement, les guides fournissaient les énormes ponchos.

Plus que les animaux exotiques que j’ai pu y croiser, du Caïman au Paresseux, en passant par le Lézard Jésus-Christ (encore lui !), c’est surtout l’atmosphère de cette jungle impénétrable qui m’a le plus marqué. Pour vous donner une idée, j’avais l’impression d’être au milieu du tournage de Rambo ou de Jurassic Park… sans les grenades, les mitrailleuses et les dinosaures. Juste la traversée de la jungle à rame, dans une pirogue en bois, sous une pluie intense. L’impression d’être dans un autre monde !
Tortuguero : des modèles de volonté et de motivation !

La communauté de Tortuguero est très engagée dans la préservation de l’environnement. Les plages du parc national sont notamment des lieux de ponte privilégiés pour les tortues de mer. Les habitants du village sont donc bien informés des ravages que la pollution plastique peut provoquer.
Chaque année, ce village de 3 000 habitants reçoit la visite de 200 000 touristes. Face à la quantité grandissante de déchets générés par cette activité, la communauté a dû rapidement trouver des solutions pour préserver son environnement.

J’ai rencontré Enrique OBANDO, le Président de l’Association de l’Unité de Recyclage de Tortuguero. Il est à l’initiative d’un programme de recyclage hors norme. Sur les 75 tonnes de déchets collectés chaque mois, son équipe de 8 personnes récupère 60% de matière recyclable.
La liste est longue : entre les différents types de plastique, les différentes teintes de verre, le papier, le carton, les emballages Tetra-Pak, les métaux, les huiles, etc. c’est plus d’une douzaine de matière différentes qui sont séparées. Le plus fou est que ce tri se faire entièrement à la main, un travail de titanesque ! Pour vous donner un exemple, ils séparent même le petit cerclage coloré du bouchon qui reste accroché au goulot de la bouteille. J’ai trouvé encore plus perfectionniste que moi !
Luis, le responsable terrain Mise en sac du plastique broyé
Luis SEQUEIRA, le responsable terrain, m’a accompagné pour une visite guidée de l’installation. Pour une petite unité montée de toute pièce par la communauté, nous ne sommes pas loin des standards de l’industrie ! Le site est notamment équipé de petits broyeurs et de compacteurs. L’objectif : optimiser le conditionnement pour pouvoir faire transiter plus facilement les matières récupérées destinées à la revente. Je vous rappelle qu’il n’y a pas de route, tout le transport se fait en barque ! Une sacrée logistique.

J’ai passé une partie de l’après-midi à discuter avec Enrique OBANDO. Cet homme est constamment à la recherche de nouvelles idées pour utiliser les 40% de déchets non-recyclables restant. Mélange ciment/plastique pour fabriquer des parpaings, broyeur/sécheur pour accélérer le compostage des déchets organiques, toutes les solutions possibles sont testées. Enrique est proactif et réaliste, il est conscient que les solutions ne viendront pas toutes seules. Et dans une zone aussi isolée, elles sont vitales pour ne pas se retrouver face à une crise sanitaire.

Avec peu de moyens, peu d’aide mais une incroyable motivation, il est possible de réaliser de grandes choses. Cette communauté en est l’exemple vivant, un modèle à suivre.
Le Beach Clean-Up de l’Aventure !
Boosté par l’énergie de cette communauté, j’ai mis le reste de mon après-midi à profit en allant ramasser les déchets échoués sur la plage longeant le parc National. Très vite, un groupe d’espagnols et un couple de français sont venus en renfort ! Vous n’imaginez pas à quel point ce coup de main m’a fait plaisir. Je crois que j’ai eu le sourire pendant les deux heures de collecte ! J’ai d’ailleurs trouvé de quoi refaire toute ma trousse de toilette : des brosses à dents, un tube de dentifrice, une demi-douzaine de peignes, un rasoir et même un déodorant stick large pour transpiration abondante !
Les renforts marseillais Le coup de main des Espagnols
Mais comme les bonnes choses ont une fin, il a fallu que je mette un terme à ce nettoyage de plage… Je me suis retrouvé face à de grosses empreintes de jaguars en soirée ! Les guides du parc étaient clairs sur le sujet « Evitez les ballades à la tombée du jour et si vous croisez l’un de ces félins, faites de suite demi-tour. Il se montrera peut-être une fois pour vous avertir, pas deux… » Mon sac de déchet était plein à craquer mais bizarrement je ne le trouvais plus si lourd que ça alors que je pressais le pas vers le village !
Mon peigne préféré! Même pas peur…
Le lendemain matin, après toutes ces aventures, il était venu le temps de dire adieu à Tortuguero. Et ce fut le début d’une longue, très longue journée… Les quatre heures nécessaires pour rejoindre San José, la capitale, se sont transformées en dix. Après trois heures de panne de bateau, une heure de panne de bus et deux heures de bouchons liées à un accident, je suis arrivé à destination.

Il y a des jours comme ça où, quand ça veut pas, ça veut pas !
Tu ne fais pas si bien dire, il me semble que c’est au Costa Rica que les archéologues trouvent les moustiques fossilisés avec L’ADN des dinos dans le premier Jurassic Parc!
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Bien vu! Une grosse partie du film est même tournée là-bas paraît-il! Je suis sûr qu’il restent encore quelques dinos qui se cachent sur une petite île secrète…
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L’autre partie a été tournée a Hawaii, sur la petite île de Kaui… Va donc voir par là bas !
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Génial! Tu y es allé pendant ton escale?
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